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Par marialou le 1 Mai 2015 à 15:32
Cloches naïves du muguet
Carillonnez ! car voici Mai !Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !Les yeux brillants, l’âme légère,
Les fillettes s’en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !M. Carême
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Par marialou le 29 Avril 2015 à 23:52
Illustré par un tableau
de Richard Boyer
La fontaine épuisée
La place du village est triste ce matin
Car quelque chose y manque. Et bien que le soleil
Y pose un peu partout moultes taches vermeilles,
L’air y est lourd et triste ; on ne s’y sent pas bien.
C’est Marius le bistrot qui a compris pourquoi :
Il a poussé des cris, ameutant tout le monde ;
On s’est précipité de partout à la ronde
Pour connaître la cause d’un pareil effroi :
C’était ce grand silence, si inhabituel !
Plus de joyeux glouglous ni d’éclaboussement :
La fontaine lassée, morte d’épuisement, ,
Son joli pépiement enfui à tire d’aile,
S’était tue dans la nuit. Elle ne coulait plus !
Et elle gazouillait depuis tant de printemps
Que son silence était un vrai chambardement…
L’inquiétude a gagné venelles et grand-rue
Car on vivait un drame impossible à admettre.
On comprenait enfin à quel point la fontaine
Était le sang si pur qui coulait dans les veines
Du village insouciant dans son petit bien-être.
Il lui fallait vraiment se remettre à jaser,
Quitte à la supplier et tomber à genoux
Pour que l’eau s’en revienne au pied du mont Ventoux…
La fontaine endormie s’est fait un peu prier,
Puis elle a éructé un très léger renvoi ;
Une goutte… et puis deux… Et enfin un filet
Très vite transformé en un énorme jet !
Que d’applaudissements et de cris, quelle joie !
Depuis ce jour d’été, on vient discrètement
Lui offrir galamment de beaux bouquets de lys
Tant on a peur qu’encor elle ne se tarisse !
Les fleurs qu’elle préfère, a-t-elle dit aux gens…
Yvette de Fonclare
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Par marialou le 14 Avril 2015 à 21:09
Oseriez-vous ouvrir ce grimoire
Et découvrir ses secrets
Pour connaître son histoire
Qui nous vient d’un temps oublié
Il fut écrit par un mage
Il ne comporte pas d’image
Mais une douceur dans ses mots
Qui font de chaque page un tableau
Où le jour se maria avec la nuit
Et l’amour remplaça l’ennui
Sur une terre qui était un paradis
Où personne n’avait les yeux rougis
L’homme y vivait en communion avec la nature
Il n’avait pas cette folie de la démesure
De la course à l’argent et au pouvoir
Qui plonge le monde dans le désespoir
Au fil de son récit j’ai découvert la poésie
Car il a apaisé mon cœur meurtri
Et sut remplir de rêves mes yeux
Pour qu’enfin je sois heureux
Et vous qui ne croyez plus en rien
Oseriez-vous vous libérer enfin
Et revenir dans ce monde enchanté
Simplement en tournant cette clef…
Georges Azzopardi
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Par marialou le 6 Avril 2015 à 19:11
LE REFLET DE L’ÂME
Dans la quiétude du soir
Il est entré s’asseoir
Au coin d’un feu crépitant
Lui qui n’était qu’un passant
Doucement il ôta son manteau
Et murmura quelques mots
Son visage était clair
Et son allure fière
Sa tête reposant sur sa main
Il semblait serein
D’un geste il m’interpella
Puis me parla tout bas…
« Sais-tu mon ami
Que ce monde est un miroir
Porteur de peines et d’espoirs
Où le jour croise la nuit
Le sourire et l’ennui
Si tu regardes au fond des yeux
Qu’ils soient tristes ou bien heureux
Ils te diront des mots merveilleux
D’ici à d’autres cieux
Ils s’éclairent de cette douce lueur
Quand ils sont le reflet du cœur
Quelquefois ils s’assombrissent
Quand les peines les meurtrissent
Quand le cœur s’enflamme
Ils sont le reflet de l’âme
Ils peuvent être colère
Du monde et de ses guerres
Ils sont parfois rageurs
Devant des enfants en pleurs
Regarde dans ce miroir
Et ne cesse jamais d’y croire
Le meilleur est à venir …»
Tels furent ses mots avant de partir
Juste avec un sourire…Georges Azzopardi
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Par marialou le 3 Avril 2015 à 22:38
Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois ;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.Marcel Pagnol
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